L’inspection du bâtiment est une étape importante du processus d’achat. Comme il est souvent mentionné, l’achat d’une propriété résidentiel est l’un des achats les plus importants d’une vie. Toutefois, sachez que l’inspection en bâtiment n’est pas un domaine qui est règlementé au Québec ; des cartes d’affaires, un site Internet et vous voilà prêt à démarrer votre entreprise en inspection de bâtiment, sans même avoir la formation et le minimum de connaissances nécessaires.
 
L’inspecteur préachat est votre représentant légal
Dans le processus d’achat, il est important de comprendre qu’un acheteur est tenu légalement, de faire preuve de prudence et diligence avant d’acheter une propriété. Il est important de souligner aussi que plusieurs juges ont analysés le comportement d'inspecteurs à la lumière de l'obligation qu'a l'acheteur d'un immeuble de l'examiner de manière prudente et diligente, selon ce qui est prévu à l'article 1726 du Code civil du Québec. Ces juges ont en effet conclu que l'inspecteur devait agir selon la même norme de diligence à laquelle l'acheteur est lui-même tenu.
Donc, lorsque l'inspecteur préachat commet une faute, l'acheteur en subit les conséquences juridiques. La non-prudence et la non-diligence de l'inspecteur préachat peut donc être assumées par l'acheteur qui peut perdre son recours contre son vendeur en cas de vice-caché (dont non-visible à l’inspection). Voilà pourquoi le choix d’un inspecteur en bâtiment de qualité est primordial, et que le prix de l’inspection, bien qu’il soit normal de le prendre en considération, est loin d’être le seul élément à tenir en compte dans le choix d’un inspecteur en bâtiment préachat.
 
4 éléments de base à vérifier
Est-ce que l’inspecteur est membre d’une association professionnelle ?
L’adhésion à une association professionnelle se fait sur une base volontaire par les inspecteurs en bâtiment. L’objectif des associations est de protéger le public en assurant l’encadrement de ses membres. Ainsi, pour adhérer, l’inspecteur en bâtiment doit avoir une formation professionnelle reconnu, passer par un processus d’adhésion stricte (examen théorique, pratique, vérification d’un rapport d’inspection, etc.), posséder une assurance professionnelle erreur et omission et effectuer un minimum de formation continu pour tenir ses connaissances à jour. Il y a peu d’association professionnelle au Québec. Les principales sont l’AIBQ (l’Association des Inspecteurs en bâtiment du Québec), InterNachi Québec, l’Association canadienne des inspecteurs de biens immobiliers du Canada (ACIBI) et la Corporation des Inspecteurs, Vérificateurs en Qualité de la Propriété (CIVQP). Pour plus d’information sur les associations professionnelles, consulter notre article « Les associations d'inspecteurs en bâtiment et ordres professionnels au Québec ».
 
Est-il couvert par une assurance erreur et omission ?
Normalement, en adhérant à l’une des associations professionnelles énumérées ci-haut, l’inspecteur devrait détenir une assurance professionnelle. Tel que nous l’avons mentionné, l’inspecteur est votre représentant légal; s’il commet une faute professionnelle, vous pourriez avoir des conséquences financières importantes. Son assurance sert donc à vous couvrir vous, le client. N’hésitez pas à lui demander de vous envoyer sa preuve d’assurance
 
Quel est sa formation ?
L’inspecteur en bâtiment peut avoir suivi un cours en inspection de bâtiment (AEC) mais peut aussi avoir suivi d’autres formations équivalente tel que : technologue, architecte, ingénieur, expérience en construction reconnu par l’association professionnel.


Quel est son expérience comme inspecteur?
L’inspecteur qui débute a moins d’expérience que l’inspecteur qui fait ce travail depuis 10 ans. À candidat égal, il vaut mieux privilégier celui qui a le plus d’expérience ou qui travaille avec un collègue expérimenté. De plus, l’expérience ne s’acquière pas avec les années, mais plutôt avec le nombre d’inspections. En effet, un inspecteur qui fait 50 inspections par année depuis 10 ans (à temps partiel), n’a que 500 inspections à son actif, contrairement à l’inspecteur en bâtiment qui fait 250 inspections par année depuis 5 ans, qui a 1250 inspections à son actif. Le second a donc beaucoup plus d’expérience. N’hésitez pas à demander la quantité d’inspection effectué par l’inspecteur préachat depuis qu’il est dans le domaine.
 
Notez que la plupart de ces informations se trouve généralement sur le site ou page Facebook des inspecteurs en bâtiment. Vous pouvez aussi vérifier dans le registre public des associations professionnelles afin de voir si le nom de l’inspecteur s’y trouve. 
 
4 questions pour trouver un inspecteur de haute qualité
Une fois que vous avez fait vos vérifications de base, il faut trouver un inspecteur en bâtiment qui est minutieux, et qui prendra le temps de faire un travail complet. Les inspecteurs peuvent travailler de façon différente; certains se contente de faire la base (le minimum obligatoire) et d’autre ont réellement à cœur de faire un travail complet pour leur client. Voici donc quelques techniques afin de trouver les meilleurs.
 
Comment inspectez-vous le toit ?
Savez-vous qu’un inspecteur en bâtiment n’est pas obligé de marcher sur la toiture ? L’inspecteur en bâtiment peut inspecter simplement à partir du sol s’il le veut. Comment faire un travail complet alors? Si l’inspecteur préachat vous répond qu’il va marcher sur le toit, gardez-le dans la liste. Il faut toutefois nuancer une chose : il est normal qu’un inspecteur ne marche pas sur le toit si ça représente un risque pour sa sécurité (toit trop haut, pente de toit abrupte, présence de neige ou verglas) ou si le fait de marcher sur le toit risque d’endommager la propriété (comme un bardeau d’asphalte en fin de vie … le fait de marcher sur le toit pourrait occasionner une infiltration d’eau). Lorsque les conditions sont sécuritaires, l’inspecteur en bâtiment devrait marcher sur le toit.
 
Quel est la durée d’une inspection?
À moins d’un bâtiment hors du commun, le temps d’inspection est normalement entre 2 et 3 heures. S’il vous répond que ça prend 1h30, c’est déjà un bon indice qu’il ne prendra pas le temps pour faire un travail de qualité. Il faut savoir que certains inspecteur préachat font le choix de faire plus d’inspection pour moins cher. Ainsi, ils coupent sur la qualité de l’inspection et du rapport pour faire un plus grand volume d’inspection, ce qui est donc plus payant ! Évitez ce genre d’inspecteur en bâtiment !
 
Utilisez-vous un détecteur d’humidité ? Si oui, quel est la profondeur de détection de votre détecteur d’humidité ?
Un inspecteur en bâtiment devrait normalement avoir cet appareil dans son coffre à outil; c’est la base. L’inspecteur doit connaitre la profondeur de lecture de son appareil puisque, si l’appareil permet une lecture jusqu’à 4 pouces, l’interprétation des données obtenus par l’appareil sera différente que si son appareil fait une lecture jusqu’à ½ pouce. La profondeur de lecture importe peu ici : il faut toutefois qu’il soit capable de répondre facilement à votre question, sans quoi, il ne sera pas capable d’interpréter correctement les données de l’appareil.
 
Ouvrez-vous le panneau électrique?
La plupart des inspecteurs en bâtiment ont la formation, et l’autorisation d’ouvrir les panneaux électriques afin de vérifier la sécurité des branchements, le type de filage, etc.  À l’AIBQ, ce type de formation et d’inspection est obligatoire par les membres. Plusieurs dangers importants peuvent être découvert en ouvrant le panneau électrique alors, préconisez un inspecteur qui ouvre les panneaux pour en faire l’inspection.
 
3 autres questions qui pourraient être pertinente
Pouvez-vous me montrer un exemple de rapport d’inspection ?
Un bon rapport devrait être narratif (pas coché), inclure les limitations et méthodes d’inspection, être personnalisé et sans termes nébuleux. Nous vous invitons à lire notre article sur les rapports d’inspections afin de vous aider à comprendre comment un bon rapport préachat devrait être conçu.
 
Utilisez-vous des outils spécialisés? Lesquels ?
Certains inspecteurs utilisent une caméra thermique, un drone, une caméra de drain de fondation, etc. Plusieurs outils spécialisés existent alors vérifiez ce qui est utilisé par l’inspecteur. Attention toutefois à ne pas vous laisser influencer par les « showman » qui veulent vous impressionner avec leurs appareils miracles. Certaines technologies (comme la caméra thermique) ont beaucoup de limitations, et demande des connaissances particulières pour pouvoir l’utiliser. N’hésitez pas à poser des questions sur l’utilisation de ces outils spécialisés.
 
Avez-vous une spécialisation quelconque ?
Cette question n’est pas la plus importante, mais peut être pertinente si par exemple, vous avez remarqué que la facture d’électricité est dispendieuse et que vous voulez un avis plus pointu sur l’efficacité énergétique du bâtiment. Dans ce cas, un inspecteur qui a une formation d’évaluateur énergétique pourrait être un plus pour vous. Il peut être thermographe (donc peut utiliser une caméra thermique), ou avoir suivi un cours en vérification des poêles à bois.
 
Les inspecteurs en bâtiment à éviter
Éviter les inspecteurs qui ont une compagnie de rénovation ou construction. Les inspecteurs en bâtiment qui trouvent certains problèmes, dont ils ont la possibilité de faire les travaux correctifs ont une apparence de conflit d’intérêt qu’il vaut mieux éviter.
De plus, un courtier immobilier devrait normalement vous fournir 2 ou 3 noms d’inspecteurs ou compagnie d’inspection. Un courtier immobilier qui vous donne seulement un nom, ou qui insiste pour prendre un inspecteur en particulier devrait vous inquiéter grandement.
 
3 autres idées pour vous aider dans votre choix d’inspecteur préachat
Demandez des références
Que ce soit à des professionnelles comme votre courtier immobilier, représentant hypothécaire, notaire, les professionnelles qui travaillent dans le domaine de l’immobilier ont l’habitude de voir des rapports d’inspection ou de voir des inspecteurs durant l’inspection. Ils pourront donc vous donner une idée de qui a une bonne réputation ou non.
N’hésitez pas à demander des références à vos amis ou sur les réseaux sociaux. Vos amis pourront vous dire avec quel inspecteur ils ont fait affaire et comment ils ont trouvé le service.
Choisir un inspecteur préachat local
La consommation locale, ce n’est pas seulement avantageux dans le domaine de la vente de produits, mais aussi pour le domaine de l’inspection de bâtiment. Un inspecteur en bâtiment qui connait sa région, connait aussi ses spécificités. Par exemple, un inspecteur de la ville de Québec n’est pas nécessairement habitué à travailler avec la problématique de pyrrhotite en Mauricie ou la pyrite en Montérégie.
Il peut savoir qu’un secteur de la ville est plus propice aux nappes phréatiques élevé ou avoir connaissance que des problèmes de rats ou d’historique de refoulement d’égout sont fréquente dans un secteur par exemple. L’inspecteur peut donc se concentrer sur ce genre de problématique lorsqu’il fait son inspection du bâtiment.  
 
Vérifiez si des recours juridiques ont eu lieu contre l’inspecteur
Certains sites tel que www.canlii.org et http://citoyens.soquij.qc.ca/  permettent de voir la jurisprudence en ligne. Taper le nom de l’inspecteur et voir si des recours ont eu lieu contre celui-ci est extrêmement judicieux. ATTENTION : un inspecteur peut avoir un recours et gagner sa cause. Il ne peut donc être tenu responsable de cette poursuite. L’inspecteur peut aussi déjà avoir fait une ou 2 erreurs dans sa longue carrière qui lui ont mené à une poursuite, sans pour autant qu’il soit incompétent. Par la présente démarche, on veut surtout savoir si les recours sont fréquents contre l’inspecteur en bâtiment, ou si celui-ci a fait preuve d’incompétence ou d’insouciance, par exemple en ne marchant pas sur le toit alors qu’il aurait pu, ou en remettant un rapport d’inspection rempli de contradiction et qui ont nui à l'acheteur. L’information que l’on retrouve sur ces sites doivent donc être analysés avec discernement afin de ne pas disqualifier automatiquement un inspecteur en bâtiment qui se retrouve dans la jurisprudence.
 
 
Comme vous pouvez le voir dans le présent article, le choix d’un inspecteur en bâtiment est une étape importante. Vous pouvez chercher le meilleur rapport qualité-prix, mais surtout, ne pas choisir l’inspecteur uniquement sur le fait qu’il est moins cher. Beaucoup de critères doivent être pris en compte, parce que, sauver 50$ pour choisir un inspecteur en bâtiment qui omet, par son incompétence, de vous mentionner 10 000$ en travaux à prévoir et qu’il n’avait pas vu, c’est très loin d’être payant !
 
Si vous recherchez un inspecteur en bâtiment de qualité, vous pouvez commencer vos recherches sur Groupe Inspection. Vous pourrez déjà sélectionner des inspecteurs en bâtiment en fonction de la région où l’inspection doit avoir lieu, et vous pourrez savoir à quel association professionnelle ou ordre professionnelle il fait partie. Vous pouvez aussi voir sa formation et son expérience. Ainsi, Groupe Inspection vous permettra de trouver facilement et rapidement un inspecteur en bâtiment qui répond aux 4 critères de base énumérés dans le présent article. Certains inspecteurs mentionnent aussi sur leur profil, quel est leur spécialité, et vous on mit un exemple de rapport d’inspection qu’ils ont fait. Que ce soit pour une maison, un condo, un jumelé, un chalet ou un immeuble à revenu, Groupe Inspection vous aidera à trouver un inspecteur en bâtiment préachat de qualité.
 
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